26 novembre 2015

Les bateaus ivres de la Méditerranée

Echos de la conférence débat du 13 novembre 2015  avec Jean-Paul MARI, écrivain    grand reporter au Nouvel Obs jusqu’en 2014

    
 Grand reportage dans la presse écrite : une vision du monde.
Echos de la conférence débat du 13 novembre 2015  avec Jean-Paul MARI, écrivain    grand reporter au Nouvel Obs jusqu’en 2014


Pour Jean-Paul Mari, le grand reportage dans un hebdomadaire, en l’occurrence le Nouvel Obs, c’est une vision du monde.
Son propos est illustré dans son dernier livre, « Les bateaux ivres, l’odyssée des migrants en Méditerranée » (JC Lattès – oct. 2015), par le « récit choral »  qui  retrace la vie, l’itinéraire et parfois la mort de migrants. C’est le cas de Robiel jeune Erythréen – un sur cinq fuit son pays - venu mourir dans le port de Calais à quelques centaines de mètres du ferry vers l’Angleterre ; Zachiel, l’iman pacifiste d’Afghanistan chassé par les talibans, ou Fassi le guinéen, qui se rêve un avenir de footballeur en France. «  Ce ne sont pas des faibles qui viennent nous voir » dit Jean-Paul Mari. Il faut une incroyable ténacité et une indomptable audace, pour traverser la Libye «  On les tabasse, on les viole ! » où traverser le Sinaï qui voit renaître avec les bédouins une véritable traite négrière ou un migrant sur cinq meurt torturé après que sa famille ait  été racketté. Ces crimes auraient déjà rapporté  600 millions d’euros. «  Chaque destin est une épopée ! ». Ce n’est pas non plus un monde de bisounours. Sur un bateau, 140 migrants ont été assassinés par leurs compagnons d’infortune.
La   belle méditerranée d’Homère et de Camus, est devenue un cimetière pour 25 à 30 000 personnes.
C’est aussi Athènes piégé par 700 000 migrants venus de l’Est et du Sud. A côté d’exemples étonnants comme ce village de Calabre qui revit grâce à une grande ouverture à cette population étrangère.  Jean-Paul Mari souligne la vision « saine » de nombreuses villes italiennes comme Lampedusa, une des premières iles d’accueil.
Jean-Paul Mari au terme de plusieurs années d’enquêtes livre des vérités désagréables. Il sait que les solutions ne sont pas simples «  il faut ouvrir le champ des possibles » pour faire évoluer les choses. Il n’exclue pas qu’à terme dans les conflits en Syrie et Irak, il soit nécessaire de parler avec tout le monde.*


*C’était l’après-midi, avant les évènements du 13 novembre à Paris 

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14 novembre 2015

Un sniper au sommet de l'église Sainte Croix...

"Un sniper est dissimulé dans le clocher de l'église Ste Croix à Nantes. Il tire sur tout ce qui bouge sur la place. D'après les informations dont vous disposez, il y aurait eu, la veille,  sur cette place des exécutions de prisonniers. Combien ? Comment ? Un commerçant dans une petite rue lattérale a assisté à la scène . Pour en savoir plus, il vous faut le rencontrer. Et éviter le sniper. En cherchant les angles morts, les zones d'ombre, les moments propices..." Jean-Paul Mari, grand reporter  sur toutes les guerres du monde pendant 30 ans pour le compte du Nouvel Obs, invité de l'Observatoire des médias, nous expliquait hier, dans un restaurant à côté de l'église Ste Croix, les problèmes très concrets auxquels sont confrontés les reporters sur les terrains de guerre. Pour à la fois, chercher l'information, la vérifier, la transmettre et préserver sa personne.
Cette proximité avec le danger, qu'on voit toujours très loin, nous ne doutions pas qu'elle allait tragiquement s'illustrer le soir même à Paris transformé l'espace d'une heure en Bagdad ou Beyrouth avec ses 127 morts et 200 blessés. On ose penser à ce qu'aurait été le bilan si les trois kamikazes  du stade de France avaient pu y pénétrer, car c'était certainement leur objectifs.




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