9 avril 2012

Présidentielles, impôts locaux connais pas

Dans mon billet du 9 novembre 2011, je montrais comment Paris est un paradis fiscal en matière d'impôts locaux et notamment de taxes foncières avec un impôt moyen de 613 € en 2011 ( et 444 € pour la taxe d'habitation), alors que dans la quasi totalité des grandes villes la taxe foncière moyenne va de 900 à 1400 €, et la taxe d'habitation moyenne, du même ordre. Et cela en dépit d'une valeur du m2 moyen des immeubles parisiens, 3 ou 4 fois supérieure à celle de province.
Ce privilège fiscal se retrouve dans l'absence de débat sur la fiscalité locale dans la présidentielle. Les élites politiques et médiatiques sont parisiennes et pour elles,la fiscalité locale est accessoire voire marginale. Ce n'est pas un sujet.
Pourtant dans la " vraie France" et principalement dans les classes moyennes, c'est chaque année 2 à 3 000 € qui sont payés au titre de la fiscalité locale ( taxe foncière + taxe d'habitation ) soit pour beaucoup, un montant supérieur à l'impôt sur le revenu qui fait l'objet de tant de discours enflammés mais qui ne rapporte que 51 milliards par an alors que la taxe foncière rapporte 24 milliards et la taxe d'habitation 18 milliards, soit au total 42 milliards prélevés dans un système injuste. Dans les médias on préfère parler de la taxation à 75 % des revenus supérieures à 1 million d'euros qui rapportera au mieux 500 millions d'euros...( si elle est appliquée ?).
Cette question me paraît d'autant plus d'actualité pour François Hollande qui compte sur une nouvelle étape de la décentralisation - en annulant la réforme Sarkozy qui au moins réduisait le nombre des élus locaux - pour financer la croissance au moyen d'une réforme de la fiscalité locale. Quelle réforme ? Jamais un journaliste ne pose la question ! Voila un angle mort de la campagne qui mériterait d'être exploré...

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