4 novembre 2011

Impôts locaux et intercommunalité

Sous le titre " Quand les communes se marient, les élus font la noce" et l'on pourrait ajouter " le contribuable paie la note", le Canard enchaîné de cette semaine met le doigt sur le coût anormal des intercommunalités qui sont en principe faites pour faire des économies d'échelle en mutualisant les activités ou les services. C'est tout le contraire qui se passe. Selon le Conseil des prélèvements oblogatoires ( rapport 2009)" l'appartenance à l'intercommunalité tend à accroître de manière générale, les quatres impôts directs locaux". Comment ? Notamment en décuplant les indemnités versées aux responsables de ces nouvelles structures. Selon les chiffres du Ministère de l'Intérieur si l'on remonte à l'an 2000 les revenus des élus des " interco" ont augmenté de 279 % en 9 ans. Ce qui est une façon habile et peu visible, de toucher des compléments de revenu. Un exemple frappant est la multiplication des postes de vice-présidents dans les communautés urbaines des grandes villes.
A Rouen le président Fabius appointe 45 vice-présidents, qui reçoivent chacun 1800 euros brut "pour boucler les fins de mois". Lyon n'est pas mal non plus avec 40 vice-présidents, tandis que Nantes en rétribue 33 et Nice 27 " La mutualisation des moyens tourne au partage du butin par l'armée mexicaine..." souligne le Canard. On pourrait aussi dire " beaucoup de vice chères présidents et peu de vertu..." Comme les frais de mandat forfaitaires des parlementaires, voilà bien un domaine où un peu d'austérité et de mesure sont indispensables. Qui va le demander ?
S'ajoute enfin à la dérive des intercommunalités, le système qui leur permet d'avoir d'autant plus de financements de l'Etat qu'ils dépensent davantage. C'est le système " Dépenser plus pour gagner plus" !

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18 octobre 2011

Primaires socialistes et médias

" Enfin les difficultés commencent!" doit se dire en François Hollande en paraphrasant Léon Blum, après sa nette victoire aux primaires citoyennes du PS.
Deux constats :
1 - Le débat politique disparaît. " En adoptant les primaires, les socialistes ont cédé aux injonctions médiatiques à la transparence et à l'ouverture. Journalistes et sondeurs sont globalement favorables à une procédure qui globalise et dramatise la compétition politique". Remi Lefevre prof. de sciences po à Lille ( Le Monde ).Comme l'a ecrit Laurent Fabius en 2009 " Désormais, c'est l'opinion qui fait le parti"
La vie politique est devenue un feuilleton médiatique, arbitré par les sondages où priment les petites phrases, les commentaires sur les ambitions personnelles, et la compétition politique conçue comme " une course de chevaux" ( horse race journalism selon les sociologues des médias anglo-saxons ) avec les favoris, le mieux placé. Entre le 31 mars 2009 et le 22 septembre 2011, il y a eu 35 sondages consacrés aux primaires ! Alors pourquoi débattre ?
2 - Le manque de distance des médias. Les grands médias, et particulièrement les chaînes d'info télé, tout à cette euphorie, ont consacré un temps disproportionné aux primaires. Jusqu'à saturation : une amie, sympathisante socialiste et fidèle auditrice de France Inter ( ce n'est pas un pléonasme !) me disait dimanche dernier son ras le bol de la place occupée par les primaires sur cette radio. Le phénomème a été général par la place occupée et l'absence d'analyse critique de la part des journalistes, ce qui tendrait à conforter l'idée que très majoritairement les journalistes ont une sensibilité politique de gauche ( 80 % selon certains ?). Si des primaires à droite avaient occupé une telle place dans les médias, que n'aurait-on entendu ! Les règles d'équilibre auxquelles doit veiller le CSA entre majorité et opposition font que c'est probablement les autres partis et candidats de gauche qui vont le plus pâtir de cette omniprésence socialiste, car le temps consacré à l'opposition est par exemple pour BFM TV dans un rapport de 1 à 3 au bénéfice de l'opposition. Je comprend l'agacement de Mélenchon, Eva Joly et autre Poupom (!).

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