3 juin 2017

Pujadas, Taddéi, deux hommes blancs de plus de 50 ans en moins sur les écrans

Delphine Ernotte présidente de France Télévision nommée par le CSA, avait marqué son entrée en fonction en soulignant qu'à ses yeux, il y avait sur les écrans de la télévision publique " Trop d'hommes blancs de plus de 50 ans". Elle vient d'en éliminer deux en peu de temps.
David Pujadas présentateur du 20 h de France 2 depuis 15 ans à la satisfaction du plus grand nombre de téléspectateurs, s'est vu débarqué de son poste, sans motif réel et sans ménagement ( " Fin de cycle" qu'est-ce que ça veut dire ?). Toute la rédaction de France 2 a été choquée et lui a manifesté son soutien. Une motion de défiance a été adressée  à Delphine Ernotte et à Michel Fieds le directeur de la rédaction, qui, entre temps, a démissionné jouant son rôle de paratonnerre. Bref, une manifestation choquante d'un pouvoir qui n'a pas un bilan glorieux, ni dans les audiences, ni dans la qualité des programmes. L'excellente audience dont bénéficiait David Pujadas grâce à son grand professionnalisme et son éthique journalistique, se retrouvera-t-elle avec Anne-Sophie Lapix choisie à sa place ? J'ai quelques doutes : son émission sur France 5 de 19 h à 20 h m' apparait typique d'un entre-soi parisianiste et un bon exemple du politiquement correct. On verra bien.
Deuxième " homme blanc de plus de 50 ans" mis à l'écart : Frédéric Taddéi qui dans son émission culturelle Hier, aujourd'hui et demain, diffusée une fois par mois le mercredi ( après avoir été quotidienne et hebdomadaire...) qui avait le grand mérite de nous faire découvrir des auteurs souvent surprenants, qu'on ne voit jamais sur nos écrans. France 2 a décidé de le reléguer au-delà de minuit. Avec élégance Frédéric Taddéi décide d'arrêter : il a raison. Ce mépris pour des hommes de talent est insupportable.

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30 mars 2013

Frédéric Taddéi, Patrick Cohen, Daniel Schneidermann, qui censure ?



Dans le Huffingtonpost d'Anne Sinclair, Philippe Bilger intervient  à propos de la controverse entre les 3 journalistes sur le fait d'inviter ou non sur le service public - en l'occurrence France Inter - sans discriminations ou interdits.
http://www.huffingtonpost.fr/philippe-bilger/debat-taddei-cohen_b_2930388.html

Je connais ces trois personnalités et je les apprécie pour les avoir pratiquées dans leur exercice professionnel. Je n'ai jamais eu à pâtir, en aucune façon, de l'une d'elles. Aussi, pour écarter d'emblée tout soupçon de connivence et donc d'inévitable fadeur, je souligne que mon parti est pris et que je me range - cela n'étonnera personne pour qui me connaît - dans le camp du service public plutôt que dans celui du service de soi. Sous la bannière de Taddéï de préférence à celle de Cohen.

Il convient cependant de rendre grâce à Patrick Cohen qui, au lieu de se livrer à une censure sournoise, comme certains, et de la nier avec des protestations d'innocence civique, a explicitement admis que sur France Inter, une liste noire existait et qu'au moins cinq personnalités n'y seraient jamais invitées parce qu'on n'avait pas envie de les entendre : Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral, Marc-Edouard Nabe et Mathieu Kassovitz. En approfondissant cette hostilité analysée par Schneidermann, il apparaît que pour quatre d'entre elles au moins, elle est liée "aux choses désagréables qu'elles ont dites sur les Juifs, Israël ou le sionisme" et donc au fait qu'elles auraient contrevenu "à un dogme" (JDD.fr).

Ce n'est pas faire injure à Patrick Cohen que de souligner que l'atmosphère de liberté maîtrisée à laquelle il aspire ne lui est pas propre et que sur cette radio des journalistes n'ayant pas son talent - en particulier, je ne supporte pas Pascale Clark dont le ton et la posture de questionnement me hérissent - s'inscrivent dans cette même mouvance d'éthique décrétée.

En réplique, la position de Frédéric Taddéï est infiniment limpide et cohérente. Je peux la résumer ainsi : "Le service public ne m'appartient pas, mes sympathies ou antipathies ne doivent pas entrer en ligne de compte. Je m'interdis toute liste noire et de censurer sur le service public à partir du moment où on respecte la loi".
Taddéï, pour dissiper les inquiétudes morales de Patrick Cohen, faisait un constat décisif qui à mon sens l'a constitué comme le vainqueur de ce dialogue musclé. Au cours des 657 émissions de "Ce soir (ou jamais !)", pas une seule fois l'animateur n'a été obligé d'intervenir pour faire taire quelqu'un.

Cet affrontement intellectuel est vieux comme le journalisme et ne cesse pas aujourd'hui d'engendrer des effets contrastés.

Le journaliste s'efface parce que, auxiliaire du service public, il a pour mission et pour honneur de mettre en oeuvre un pluralisme qui, même discutable éthiquement, n'a pas vocation à être brimé dès lors qu'aucune foudre judiciaire ne l'a atteint. C'est la conception de Taddéï à laquelle Cohen objecte que le journaliste se doit aussi d'être un citoyen engagé et que tout ne peut pas être soutenu par n'importe qui sur le service public. La conscience de Cohen accomplit et accomplira le tri au nom d'une subjectivité elle-même lourde de préjugés. Pour résumer, profondément Cohen est un juge quand Taddéï se veut seulement - et c'est beaucoup - un journaliste, un éveilleur. Taddéï exclut quand la loi l'a ordonné, Cohen quand il l'a décidé. L'un est un serviteur, l'autre un maître.

Je ne sais pas si la démarche de Cohen relève de la "faute professionnelle" comme le lui impute Schneidermann mais en tout cas d'une vision professionnelle impérieuse, guère modeste dans son expression. Il y a, derrière elle, le risque de l'hypertrophie du personnage qui informe, la tentation du justicier qui pointe. Ils sont d'autant plus à craindre qu'on a pu constater, de sa part comme de celle d'autres dans l'audiovisuel, que la contrainte d'avoir à inviter et à questionner des politiques qui ne plaisent pas s'accompagne généralement d'une partialité et d'une rudesse réservées seulement à quelques-uns.

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24 janvier 2011

Ce soir ou jamais

Toujours dans les courriers. Cette fois-ci à la médiatrice de France 3, Marie Laure Augry.
Des bruits persistants font état de la disparition prochaine de la diffusion quotidienne de l'émission de Frédéric Taddei " Ce soir ou jamais". Il lui aurait été demandé de réfléchir à une émission hebdomadaire. Si cela se produisait ce serait un appauvrissement considérable du contenu culturel des soirées de France 3. Les débats ouverts, sur tous les sujets, avec des personnalités que souvent l'on découvre et qui passionnent, tout cela doit continuer. La grande indépendance de Frédéric Taddéi est-elle en cause ? ou alors l'audience ? mais alors pourquoi avoir supprimé la publicité après 20 h ?

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11 août 2009

Revue de presse : FC Nantes, les impôts, Frédéric Taddéi

Presse Océan 4 août 09
"Le FCN s'affiche en discothèque:
Certains Canaris, sonnés par la déculottée infligée par Troyes ( 0 - 4 ), ont avoué n'avoir pas dormi de la nuit samedi. Aurélien Capoue et quelques coéquipiers ne se sont pas posé autant de questions. Quesques heures après l'humiliation, les joueurs ne se pas contentés de fêter " l'évènement" dans une discothèque tendance de La Baule, ils ont été priés de quitter l'établissement à 4 h 30 du matin, après un incident avec une serveuse ! "

La Croix samedi 1er dimanche 2 août 09
Daniel Canepa préfet de Paris et de la région Ile de France, président de l'association des préfets: extrait du portrait
"L'urgent était alors de trouver une place de pion pour payer mes études. Dans un café de sa ville ... un copain lui dit qu'il y a "un truc" pour gagner de l'argent à ne rien faire. " Ca m'intéressait bien." Il s'agissait d'une préparation à l'Ecole des impôts." Le seule engagement était de passer le concours à la fin de l'année, et de s'arranger pour ne pas être reçu." Effectivement c'était à sa portée. Mais patatras! Daniel Canepa réussit le concours..."
commentaire perso
Pour moi, c'est le concierge du Lycée Clémenceau qui a faire connaître à ma mère le concours des impôts, pour pouvoir financer des études supérieures ! ( à condition de signer pour 8 ans ). C'est ainsi que ma vocation pour le journalisme a été remis à une échéance ultérieure, car il fallait bien vivre et ... j'ai été reçu - volontairement - au concours !

Télérama 25 au 31 juillet 09
Frédéric Taddéi en réponse à la question " Quels sont les sujets réellement provocants aujourd'hui ? "
Le plus choquant, aujourd'hui, c'est d'aller contre les idées reçues, lorsque vous prenez les gens à contre courant de leur vision du monde et de ce qu'assènent les médias. Un jour sur Canal+, j'ai expliqué que les Français étaient 20 fois plus riches qu'il y a 30 ans. Je n'ai jamais reçu autant de lettres d'injures. Pour les téléspectateurs, c'était insupportable à entendre, alors que tous les soirs le journal de 20 heures rabâche qu'on est en crise. Ils me traitaient de privilégié, sans se rendre compte qu'ils avaient eux-mêmes deux voitures et trois télé...Quand vous dites qu'on vit notre age d'or, qu'on n'a jamais vécu en aussi bonne santé, aussi longtemps en paix, avec autant de confort, vous foutez tout le système par terre, parce que vous remettez en question le destin des gens. Si effectivement c'est notre age d'or, comment se fait-il qu'on ait des vies de merde ?

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