16 décembre 2012

Depardieu : la transparence pour tous

Je veux bien admettre les critiques adressées à Gérard Depardieu concernant son souci d'échapper à une fiscalité élevée. Mais j'aimerais bien que les procureurs jouent pleinement la transparence. Que les ministres, les députés, les élus, publient leurs feuilles d'impôts 2012, et la totalité de toutes les rémunérations, indemnités et avantages divers perçus au cours de l'année. Ce devrait être une obligation légale, dans une démocratie où l'on a vite fait de trouver un bouc émissaire pour éviter trop de curiosité sur son propre compte.
Ce blog a souvent évoqué le scandale des 6412 € brut de frais de mandat versés chaque mois aux députés, exonérés d'impôt sur le revenu et q'ils peuvent utiliser sans fournir aucune justification. Sur les 13 512 € de revenus disponibles mensuels( rémunération + indemnités), le député ne voit que 4164 € effectivement soumis au barème de l'IR. On est très loin du droit commun.
Pendant la campagne présidentielle, j'avais été étonné d'apprendre par le Canard Enchaîné du 28 mars, que pour un parlementaire cumulant une présidence de conseil général (à l'époque F. Hollande était concerné avec la présidence de la Corrèze), les rémunérations respectives de député et de président de département, n'étaient pas cumulées pour être soumises au barême de l'IR, qui rappelons-le est un barême progressif ( Plus l'on gagne, plus le taux de taxation est élevé), mais était dissociées pour être taxées à part, à la source. Le résultat est qu'on paye ainsi beaucoup moins d'impôt sur le revenu puisque la progressivité est " lissée". Ainsi en 2012, Francois Hollande avait " réduit" de 50 % son impôt sur le revenu ( 10 000 € au lieur de 20 000 €). Aucun contribuable " normal" n'a droit à cette possibilité d'évasion fiscale légale. Les parlementaires, si.
Alors les leçons de morale fiscale...
Les journalistes sont très peu curieux sur toutes ces questions : par ignorance peut être, mais il est vrai qu'ils ne sont pas eux-mêmes tout à fait soumis au droit commun, en ce qui concerne les frais professionnels. Certes les avantages ont beaucoup été réduits. Mais pouvoir déduire 7 650 € de son revenu annuel, cela peut faire gagner par exemple pour un journaliste célibataire un mois de salaire. Encore une niche fiscale !

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23 novembre 2010

Règle de trois et réforme fiscale

La page 3 du Monde du 21/22 novembre me sidère : La règle de trois serait incompréhensible pour un grand nombre d'élèves. En 2007 selon une évaluation pour entrer au collège,seuls 3 élèves sur 10 sont alors capables de calculer le prix de 20 objets lorsque 10 d'entre eux valent 10 euros ! L'ancien ministre de l'Education Nationale Xavier Darcos aurait sèché sur le plateau du Grand Journal face à la question suivante : 4 stylos valent 2.42 € combien coûtent 14 stylos ?
Autre chiffre sidérant, sur 800 000 jeunes qui composent une génération 354 400 ( 44.3%, j'ai calculé !) sont incapable de manier la règle de trois. En fin de 3è, après 9 ans de scolarité obligatoire, seuls 55.7% des collégiens sont capables " d'utiliser la proportionalité comme outil, afin de résoudre un problème"...Ce qui veut dire aussi ne pas savoir calculer une moyenne.
Comment dans ce contexte peut-on mettre en débat devant l'opinion une réforme fiscale où les notions les plus élémentaires distinguent un impôt "proportionnel" d'un impôt "progressif" comme l'impôt sur le revenu, ou le futur ex ISF ? et la TVA à 19.6 % qu'est-ce que cela veut dire pour beaucoup de gens ?
Je suis quand même étonné de ces chiffres, car je pensais que ces notions étaient largement partagées. Encore un fossé générationnel et une pierre dans le jardin de l'Education Nationale. En parlerais-je à Claude Allègre ?

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