8 décembre 2013

Nelson Mandela - Albert Camus

Cette année 2013 restera celle de la mort de Nelson Mandela et aussi celle de centenaire de la naissance d'Albert Camus né en 1913. Je rapproche ces deux noms, ces deux personnalités qui toutes deux ont reçu le prix Nobel ( de la paix pour Mandela partagé avec De Klerk, de littérature pour Camus) car l'un a joué un rôle historique dans l'évolution pacifique de son pays - ce n'était pas gagné ! - l'autre, Albert Camus aurait pu être le "Mandela" de l'Algérie si le contexte historique avait été différent.
Au départ aussi bien en Afrique du Sud qu'en Algérie, les similitudes étaient incontestables : forte implantation européenne dans une colonie de peuplement, domination économique de cette minorité, absence d'égalité des droits pour la population autochtone, engagement d'une lutte armée d'émancipation. L'Afrique du Sud s'est épargné une guerre civile épuisante, un exode massif de la minorité blanche, un recul économique et social comme cela s'est passé dans le Zimbabwe voisin sous le pouvoir de Mugabé qui en deux décennies a transformé "le grenier " de l'Afrique, en un pays à la dérive. Cette évolution pacifique et relativement prospère grâce à l'extraordinaire exemple de Mandela et la lucidité de leaders blancs comme De Klerk qui ont compris la marche de l'Histoire.
Albert Camus aurait pu être l'homme de la synthèse en Algérie, avec ses racines populaires, le respect qu'il a toujours inspiré aux Algériens, l'existence de minorités libérales dans les deux camps. On ne récrit pas l'histoire qui a été tragique, lourde à payer pour l'Algérie - qui se porte beaucoup moins bien que l'Afrique du Sud - et pour la France qui n'en finit pas de ressasser son échec. Si autour de Camus il y avait eu davantage d'hommes pour lancer des ponts plutôt que dresser des murs...

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23 mai 2009

Sophie Bouillon prix Albert Londres 2009


Le prix Albert Londres, le plus prestigieux de la presse française a été attribué a une très jeune journaliste de 25 ans, Sophie Bouillon pour un reportage - courageux - sur le Zimbawe de Robert Mugalé, paru fin 2008 dans la revue XXI. Installée en Afrique du Sud elle collabore à La Croix et à la radio suisse TSR et à la radio canadienne.


Sur le site LaCroix.fr


Sophie Bouillon, collaboratrice de « La Croix », reçoit le prix Albert-Londres
C’est une jeune journaliste talentueuse qu’a distinguée mardi 12 mai le prix Albert-Londres. Ce prix récompense depuis 1933 un grand reporter de presse écrite de moins de 40 ans « digne de ses aînés ». Sophie Bouillon , 24 ans, n’a pas attendu pour démontrer ses qualités de journaliste, dont les lecteurs de La Croix ont eu la primeur à travers ses reportages au Zimbabwe (lire une sélection de ses reportages dans la Croix). Tout juste diplômée de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, cette Franc-Comtoise a mis le cap sur ce pays d’Afrique australe où les journalistes étrangers sont persona non grata. Publié à l’automne dernier dans la revue XXI, son récit du retour au pays d’un jeune exilé, intitulé « Bienvenue chez Mugabe ! », a séduit le jury du prix Albert-Londres.
Journaliste douée d’une grande sensibilité C’est à l’occasion d’un volontariat en Afrique du Sud en 2005 que Sophie Bouillon a pour la première fois découvert cette ancienne colonie britannique qui, après avoir joué le rôle de grenier à blé de la région, a progressivement plongé dans le chaos et la famine. Des séjours au long cours menés à partir du début de 2008 lui feront découvrir – et parfois endurer elle-même – les difficiles conditions de vie d’une population laminée par la pauvreté et l’oppression. Malgré les risques et la peur omniprésente, cette journaliste douée d’une grande sensibilité a continué à se rendre régulièrement au Zimbabwe, notamment pour la Radio Suisse Romande et La Croix (son dernier reportage est paru dans notre édition du 4 mai). Désormais basée à Johannesburg, Sophie Bouillon voit dans ce prix l’occasion d’attirer l’attention sur un pays qui est aujourd’hui en pleine transition politique grâce à la mise en place d’un gouvernement d’union. La rédaction de La Croix se réjouit de voir sa correspondante ainsi récompensée.
Laurent d'ERSU

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