19 mai 2019

2,5 millions d'euros par député

"Le budget du Parlement de Strasbourg devrait atteindre les 2 milliards d'euros en 2020, soit l'équivalent de 2,5 millions  d'euros par  députés" titre Le Monde du 17 mai, qui souligne les dérives budgétaires de l'institution. Le déménagement mensuel entre Bruxelles et Strasbourg , c'est frais de transports, frais de déménagement et frais d'hébergement prohibitifs ( trois nuits obligatoires pour tous à Strasbourg, c'est 114 millions d'euros...). Les eurodéputés y ont leur part avec un salaire de 6 825 € + 4 513 € de "frais généraux" non contrôlés + 24 943 € par mois pour employer des assistants parlementaires ( 2 fois 1/2 l'enveloppe d'un parlementaire français) + les voyages pris en charge et 320 € par jour de présence. Les partis politiques européens sont financés à hauteur de 50 millions par an ( 63 millions prévus en 2020 !). Le tableau ci-dessous fait apparaître l'Assemblée Nationale française presque vertueuse et économe en comparaison du " très cher" Parlement européen.
Les coûts de personnel sont également prohibitifs. Par exemple, "338 hauts fonctionnaires  touchent entre 14 546 et 20 219 € brut par mois - Emmanuel Macron est à 15 140 - sans compter les généreuses indemnités familiales ou de "dépaysement" " .
Ce n'est pas une raison pour ignorer les élections de dimanche prochain, car le  Parlement  européen est un progrès institutionnel majeur,  mais plus de rigueur participerait à la revalorisation de l'institution aux yeux des opinions publiques.


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2 mars 2018

Vélo nantais, une petite reine bien dotée

Nous - Nantes Métropole - avons consacré 40 millions d'euros pour les déplacements en vélo de 2010 à 2014. Pour la période 2015/2020 ce sont 50 millions qui ont été votés pour renforcer et développer cette action. Soit près de 100 millions en 10 ans. Pourtant les résultats sont modestes. La part modale du vélo qui représentait 2% en 2002, n'a augmenté que d'un point depuis 15 ans pour se situer à 3% (en 1980 c'était 6 % avec les ouvriers et étudiants...). Malgré la modestie des résultats au regard des moyens qui y sont consacrés, les nouvelles ambitions sont spectaculaires : 12 % de déplacements en vélo en 2030 ! La difficulté est  d'inscrire cette ambition sur le terrain. Quand on regarde les villes qui ont une politique vélo efficace, on constate, par exemple à Strasbourg où la part du vélo est de 16 %, que le système de location de vélo à l'année est beaucoup plus performant que la location ponctuelle type Bicloo et Vélib. Il y a 6 000 locations à l'année à Strasbourg alors que Nantes n'est qu'à 500. C'est dit-on l'une des priorités du nouveau plan, acceptons-en l'augure, mais il y a du travail.
Chiffres extraits   d'une enquête récente très documentée de Médiacités Nantes
La politique pour le développement du vélo est une politique d'incitation où l'on ne répond pas en priorité à un besoin, mais on veut le susciter. Il faut alors avoir en tête la métaphore de l'économiste américain Samuelson " Il est plus facile d'empêcher de boire un cheval qui a soif, que de faire boire un cheval qui n'a pas soif !". Un exemple, " près de chez moi" où sur la voie dite de l'hameçon, sur un tronçon de 1,1 kms reliant 3 rond-points, qui porte le nom de l'ancien maire Luc Dejoie, on a construit en 2017 une piste cyclable de chaque côté. Coût de l'opération : près de 500 000 €. J'y passe tous les jours, la fréquentation des vélos est quasiment nulle. Le cheval n'a pas soif ! Un autre exemple de proximité avec la création d'un itinéraire cyclable de Nantes vers Clisson : le requalibrage de chemins dans les vignes coûte parfois très cher. Pour combien d'usagers ? En même temps, le département se déclare dépourvu quand il s'agit d'améliorer la qualité de certains itinéraires routiers mortifères comme la route Nantes Pornic, délaissée depuis des décennies...

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