11 juillet 2011

News of the World , ni fleurs, ni couronnes

La façon dont Rupert Murdoch vient de mettre fin ,du jour au lendemain, au tabloïd Britannique News of the World, est vraiment sidérante par sa brutalité, le peu de considération portée au personnel et à la presse écrite en général. Il est de bon ton en France de tordre le nez sur cette presse populaire, qui se nourrit de scandales et a parfois été peu regardante sur ses méthodes pour recueillir les informations. N'empêche 168 ans d'existence, 2,8 millions d'exemplaires et près de 6 millions de lecteurs chaque week end, ce n'est pas rien, alors qu'aucun journal français n'atteint 1 million d'exemplaires. Presse populiste sans conteste, mais presse écrite et donc lue, ce qui devient de plus en plus rare chez nous ou le transfert s'est fait depuis longtemps au bénéfice de la télé et des radios populaires. Je considère qu'acheter un journal, le lire est en soi un acte positif. Cette presse qui crée du lien au sein de la population existe de moins en moins en France où les journalistes on souvent le souci d'écrire en priorité pour leurs confrères, les autres journalistes, et les "élites". Tout ce qui est un tant soit peu populaire, est méprisé : au plan local, dire que l'on est lecteur de Presse Océan - pourtant bien soft - vous attire des moues dubitatives ou des clins d'oeil de connivence...Il faut bien sûr des journaux d'opinion, de réflexion ayant une certaine rigueur et représentatif de courants de pensée, mais se couper des couches populaires ne peut conduire qu'à une disparition progressive.

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20 juin 2009

Sauver la presse avec ses lecteurs

Le diagnostic est largement partagé : la presse quotidienne est menacée. Condamnée même, si l’on se réfère à des grands titres américains qui se mettent en faillite, ou au pronostic sévère d’un journaliste français comme Bernard Poulet ( La fin des journaux- Le débat Gallimard ). Elle est menacée par ses faiblesses structurelles et historiques, sa résistance pathétique aux changements malgré la lucidité et la détermination de certains de ses acteurs, et la crise économique ne fait que jouer un rôle d’accélérateur.
Les Etats généraux qui se sont déroulés l’hiver dernier à l’initiative du Président de la république avec la quasi-totalité des professionnels concernés, ont conduit dans tous les domaines – économie, technologie, distribution, métiers, lectorat – à des recommandations ou des propositions de bon sens ou novatrices, dont il faudra s’assurer de la mise en œuvre effective. Parmi celles-ci les financements publics, jouent déjà un grand rôle pour soutenir la presse d’opinion. Il est envisagé d’y ajouter des dons privés, fiscalement déductibles, dans le cadre de fondations qui devraient permettre un élargissement des ressources en évitant des liens directs préjudiciables à l’indépendance des journaux. Mais si l’on veut favoriser cette indépendance ne faut-il pas aussi aider le lecteur et en particulier l’abonné ?
Si l’on considère que la presse écrite quotidienne est un élément indispensable et même vital, de la vie démocratique - comme le sont les partis politiques - il serait logique que l’abonnement à un quotidien, qui est un engagement financier non négligeable, mais si important pour la santé financière des journaux, soit favorisé fiscalement comme l’est l’engagement dans un parti politique. C’est à dire qu’il donne droit à un crédit d’impôt du même ordre que celui accordé aux citoyens qui font vivre la démocratie à travers les partis politiques. L’avantage serait double : pour le lecteur citoyen qui a parfois bien du mérite à payer d’avance un service dont la quotidienneté est souvent décalée et la régularité parfois aléatoire ; pour les journaux qui logiquement préfèrent dépendre de la fidélité de leurs lecteurs, plutôt que de subventions directes de la puissance publique. La mise en œuvre d’un tel dispositif est simple. Il suffit de prévoir cette possibilité dans la Loi de finances. Le parallélisme avec les cotisations aux partis politiques peut être copié à cet égard.

Un autre domaine du service au lecteur n’est pas exploré. Il est pourtant lié à la spécificité de la presse écrite quotidienne qui à l’évidence n’a plus la primauté de l’information, face à la radio TV et internet. Son avenir est dans la qualité rédactionnelle et de contenu, l’approfondissement, mais aussi la proximité, comme le montre de nombreux quotidiens qui réussissent. Un abonné à des quotidiens nationaux qui reçoit ces journaux avec décalage sait bien qu’il n’y trouvera pas « les dernières nouvelles » mais sur les sujets d’actualité ou non, des éclairages, des angles, des dossiers, qu’il ne trouve pas ailleurs. C’est dire qu’à l’évidence, le quotidien présente le lendemain ou le surlendemain de son édition, une pertinence, un intérêt pour une très grande partie de son contenu. Pourtant il continue à être traité comme une denrée périssable qui dès le lendemain doit disparaître. C’est un gâchis considérable. Il y a de nombreuses personnes, jeunes, étudiants, lecteurs trouvant les quotidiens trop chers, où qui sont éloignés des lieux de distribution, qui seraient acheteurs du « quotidien du lendemain » vendu, par exemple, à moitié prix. Cette demande existe, elle mériterait d’être testée. Certes on objectera les problèmes de distribution, mais il suffît de voir la place réduite occupée aujourd’hui par la presse quotidienne, dans les maisons de presse ou dans les kiosques, pour penser que le problème n’est pas insurmontable. Sur le fond, ce serait sans doute distendre le rythme du quotidien, et la fidélité qu’il implique, mais il est clair que l’évolution est déjà en place avec les acheteurs ou les abonnements du week-end, ou des jours avec suppléments.
La presse quotidienne, support indispensable à la vie sociale et démocratique, sera aussi sauvegardée par ses lecteurs : puissent ces pistes y contribuer.

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18 mars 2009

Toute la presse n'est pas en crise !

12 février 2009

La presse écrite informe !

Presse Océan 6 février 09 - Les petits potins de PO :

" Un élu du MoDem a soulevé le lièvre en conseil municipal [ de Nantes ], vendredi : les salaires de certains directeurs de société d'économie mixte nantaises dépassent dix fois le smic. Dix fois le smic, sans compter la voiture et le logement de fonction.."

Le train de vie abusif, ce n'est pas uniquement l'Etat : balayons devant nos portes locales !

Impôts locaux : des titre qui parlent ou pas.

A propos de la hausse des impôts locaux en 2009 à Rezé :

PO 2 fév. 09 " Hausse des impôts de 4% "

Ouest-France : "Budget en 2009, la ville va se serrer la ceinture "

Tout est dans la nuance, avec OF surtout ne pas fâcher les décideurs !

Le Monde 4 février 09 - MEDIAS

L'érosion des ventes de la presse quotidienne nationale continue :Evolution 2008/2007 ( année présidentielle il faut le souligner )

Le Figaro : 320 003 ( - 2,29 % )

L'Equipe : 311 457 ( - 3.63 % )

Le Monde : 300 522 ( - 5.15 % )

Aujourd'hui : 190 295 ( +1.50 % )

Libération : 123 352 ( -6.80 % )

Les Echos : 121 026 ( + 1.62 % )

La Croix : 94 926 ( - 1.79 % )

La Tribune : 77 122 ( - 0.59 % )

L'Humanité : 50 700 ( - 0.25 % )

Autres titres :

Fortes baisses d'audience pour TF1, France 2 et France 3 en janvier

52 % des internautes visionnent des émissions dans le cadre de la " catch-up TV " ( Diffusion des programmes télévisés après leur passage à l"antenne.

IRAK :

"La violence marque le pas " PO 2 février

" Dans un pays en voie de normalisation, le premier ministre Nouri Al-Maliki, l'emporte sur les partis religieux, qui avaient pris l'ascendant en 2005 au cours d'un scrutin qui s'est tenu sans incidents " Le Monde 3 février

Voilà qui tendrait à justifier la citation de Churchill " les Américains trouvent toujours la bonne solution... après avoir essayé toutes les autres "

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25 janvier 2009

Lire un journal, c'est classe !

Après la décision prise par Nicolas Sarkosy d'offrir un abonnement à un quotidien d'information à tout jeune à l'age de 18 ans ( à mon avis une façon positive de faire l'apprentissage démocratique ) je m'empresse de faire référence à une chronique - parue dans ce blog - où je citais largement un réalisateur américain - Garisson Keillor - faisant, dans le Monde du 22 janvier 2007, une chronique savoureuse sur " la classe" des lecteurs de journaux.

Lire le journal, suprême élégance !


Extraits :" Un type assis devant un portable est un homme assis à un bureau, un tâcheron, un rond-de-cuir.Où est la noblesse là-dedans ? Il est penché en avant, la tête rentrée dans les épaules, le regard vitreux, avec au coin des lèvres des perles de salive qui lui coulent sur le menton tandis qu'il regarde fasciné, la vidéo du pêcheur tombant de sa barque. Le lecteur de journal, lui est un mousquetaire, un cow-boy, un privé. Tenir un journal vous permet de vous exprimer, un peu comme Coltrane avec un sax. Il suffit d'observer quelques règles simples :
1. Si vous voulez vraiment faire impression, n'achetez pas un journal, mais trois ou quatre. Tout homme entrant au Starbucks avec quatre journaux sous le coude est aussitôt considéré comme un nabab. (...)
2. Prenez tout votre temps pour ouvrir le journal. Vous en connaissez déjà la teneur, vous êtes au parfum; si vous le lisez, c'est juste pour savoir ce que savent les autres , alors il n'y a pas le feu.
3. Une fois que vous l'avez ouvert, ne levez jamais les yeux a moins que quelqu'un ne vous appelle par votre nom. Ne vous laissez pas distraire, , même si une blonde aux jambes interminables (...).
4. Parcourez la "une", lisez les titres, mais ne vous attardez pas, ne jouez pas la grosse tête. Soyez cool (...) .
5. Veuillez à toujours déchirer un article ou deux et à les fourrer dans votre poche. Pas de manière banale, comme si c'était une recette de boulette de viande, mais avec un empressement délibéré qui crée une aura indélébile de mystère.
6. Quand vous en avez fini avec un journal, refermez-le et balancez-le de côté d'un air négligent. Un geste dédaigneux qui signifie : " Assez de ces fadaises ! En avant ! Aux barricades !".
7. Tout cela ne devrait pas prendre plus de vingt minutes (...).L'internet vous bouffera tout vif. Avec les journaux, vous en avez pour vingt minutes pas plus. C'est votre vie, à vous de choisir.

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29 janvier 2008

Allumer le feu !


Posséder une cheminée et être grand consommateur de journaux quotidiens présente un double avantage : vous avez toujours sous la main du papier pour allumer votre feu et vous pouvez vous livrer à une analyse comparative de la qualité du produit pour cet usage particulier - tout en jetant un dernier coup d' oeil sur son contenu, qui vous a peut être échappé à la première lecture.
Fruit d'une longue expérience, voici mon classement:

1. Le Monde : c'est sans conteste le papier qui brûle le mieux. Il est fin, facilement froissable, et donne de très bons résultats. Il faut écarter les suppléments de type Modes ou Cadeaux qui sont beaucoup trop épais et trop illustrés.

2. La Croix : avec des pages plus petites, mais d'un papier très léger également, il s'avère efficace pour allumer le feu.

3. Ouest-France : Le premier quotidien français est dans mon trio de tête. Malgré un nombre croissant de photos couleurs, il se comporte très honorablement dans la cheminée. En revanche les suppléments Immobiliers, Automobiles, Annonces, sont déconseillés.

4. Presse-Océan : Le quotidien nantais était relativement peu performant dans la combustion avant le rapprochement interne avec Ouest-France. Depuis il a nettement amélioré ses performances et je le conseille également.

5. Le Canard Enchaîné est assez épais et chargé en encre noire avec ses titres accrocheurs : à utiliser faute de mieux.

6. L’Hebdo Sèvre et Maine qui s’est beaucoup étoffé – il a pris de la bouteille (sic) - a lui aussi un papier épais, abondamment illustré, et sa combustion est très moyenne.

7. J'ai parfois essayé Libération, sans résultats probants, et je ne lis pas assez souvent Le Figaro pour donner un avis étayé.

Le débat est ouvert avec les autres lecteurs de quotidiens et autres hebdos.

Certes brûler Le Monde et La Croix en priorité peut apparaître choquant, voire sacrilège. Mais au-delà des titres si lourds à porter, ne faut-il pas reconnaître que le papier, qui est sans doute la forme la plus élaborée de l'arbre abattu, trouve là un retour aux sources plein d'enseignements, au contact de ses confrères végétaux dans leur état le plus rustique. D'ailleurs dans cet exercice primitif de faire du feu, il y a une dimension méditative et philosophique que je conseille vivement.


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