30 avril 2020

Un virus politiquement incorrect

Satané virus ! Non seulement il provoque une mortalité bien supérieure à celle qui était envisagée au départ, mais en plus il bouscule notre vie sociale et politique dans quelques unes de ses certitudes ou de ses références.Comment ? En remettant en cause certaines des affirmations les plus souvent entendues - dans notre monde médiatique - et sans doute largement partagées.
Une évidence d'abord. Voilà que le Covid 19 participe à la réhabilitation du tabac qui aurait des effets protecteurs contre les dégâts pulmonaires du virus. Paradoxe ! Le tabac cause de tant de cancers du poumon donnerait parfois un sursis à ses adeptes. Mais ce n'est pas une raison...
Deuxième tête de turc qui revient en force: la voiture individuelle souvent désignée sous le terme infamant de "bagnole". En dépit de tous ses défauts largement ressassés, elle présente des avantages que l'on redécouvre dans notre monde  singulier. Elle permet d'éviter les transports en commun source potentielle de contamination. Elle constitue un espace de confinement inégalé et assure des déplacements de porte à porte en toute sécurité. Si j'ajoute que la forte baisse du prix du pétrole est bénéfique pour les ressources des utilisateurs, on a un tableau que les gilets jaunes signeraient volontiers. Pas très écolo évidemment.
Au plan sociétal c'est le retour en force de la famille. Quelle soit traditionnelle, monoparentale, ou diverse, la cohabitation qui nous aura été imposée pendant près de deux mois ne manquera pas de faire l'objet de nombreuses études. Pour le meilleur et pour le pire. Les médias ne manquent pas de nous en rendre compte. Renforcement ou éclatement des liens ? Cela constituera pour les parents, grands parents, enfants, jeunes isolés ou non, une expérience unique et mémorable.
L'habitat et l'environnement sont également au tableau de chasse du Coronavirus.C'est une évidence de dire qu'il a souligné les fortes inégalités de logement durement ressenties auxquelles s'ajoutaient parfois une application tatillonne des règles de sortie. Dans ce domaine aussi certains grands principes seront peut être revisités. Comme par exemple la construction de la ville sur la ville et la densification à tout prix : " De l'air !" réclament beaucoup d'urbains assignés à résidence loin de la nature. La maison individuelle et son jardin tellement décriée par certains urbanistes retrouve des couleurs et une attirance accrue. Nous verrons cela dans la durée.
Décidément ce virus ne rentre pas bien dans les clous et est politiquement incorrect.

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27 avril 2020

La saison des foins


Le temps des foins est venu avant la pluie annoncée.
Les conditionnements vert-de-gris n'ont pas le charme des bottes en plein air,
Plus efficaces, plus protecteurs, plus durables ?

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22 avril 2020

la grande question du déconfinement

Le confinement a été mis en place pour éviter que notre système hospitalier ne soit submergé par un afflux "en pic" de malades du Coronavirus, les mesures barrières étant considérées comme insuffisantes pour contenir la pandémie. Le confinement sévère que nous subissons a permis d'atteindre cet objectif. Nous avons et nous faisons globalement face, au prix de grandes disparités régionales. Des régions comme la nôtre - Les pays de Loire - ayant des taux de contamination presque dix fois inférieurs à ceux des régions les plus touchées.
La perspective du déconfinement à partir du 11 mai interroge sur la stratégie mise en place. Les bons résultats du confinement font que, selon l'Institut Pasteur, nous serons à cette date là, 5,7 % des Français immunisés.On serait tenté de dire "C'est très bien !" sauf que pour éviter une seconde vague de contamination, il faudrait nous disent les experts, que 70 %  des Français soient immunisées. Si c'est effectivement l'objectif recherché, cela supposerait qu'à partir du 11 mai, tout en ayant le moins de contacts possibles avec d'autres, nous soyons en contact avec le plus de personnes infectés possibles, pour -avec de la chance ! - développer cette immunité... Pas évident et pas très simple à priori.
Afin ne pas être trop pessimiste, il faut être réservé à l'égard de ses modèlisations mathématiques qui seront peut être contredites dans cette affaire et d'autre part, nous serons déconfinés après les autres en Europe et nous pourrons bénéficier des expériences acquises. Nous ne sommes pas les premiers de cordée !

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20 avril 2020

Bonnes nouvelles

15 avril 2020

Printemps Haïkus


Papillon blanc

fugace et virevoltant

Quel printemps


Petit vers des rosiers

courbe de Gauss ambulante

Où va-tu ?

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14 avril 2020

Catastrophe en Afrique :pas sûr

Le monde médiatique se nourrit des catastrophes et des trains qui n'arrivent pas à l'heure. Dans l'actualité, la pandémie du Covid 19 doit être catastrophique en Afrique. C'est présenté comme une évidence. Sans être expert je ne partage pas cet avis pour au moins deux raisons.
La démographie d'abord. L'Afrique est jeune, très jeune : la moitié de la population avait moins de 20 ans en 2012; en 2050, 50% des Africains auront moins de 25 ans. Il est clair que le Coronas virus n'est pas mortel ou dangereux pour la quasi totalité des jeunes. On ne voit pas bien pourquoi les jeunes Africains feraient exceptions, en dehors de toutes considérations sur l'état sanitaire global.
Le second élément - qui peut également nous être favorable - est le lien entre le virus  et la chaleur. C'est un point de vue soutenu par de nombreux virologues. Comme la grippe, le Covid 19 serait beaucoup plus contagieux dans les périodes froides ou hivernales. Sans que cela soit une preuve, on constate que jusqu'à maintenant l'hémisphère Sud qui sort de "l'été" est globalement moins touché que l'hémisphère Nord. L'Afrique en toute hypothèse ne connaîtra pas nos hivers.
La pandémie en Afrique, certes, la catastrophe, pas sûr.

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12 avril 2020

Pâques Alléluia

9 avril 2020

Haïkus printemps

Le site de France Inter faisait référence hier à un recueil publié aux éditions du Seuil " HaÏkus du temps qui passe" Extraits.

Rien d'autre aujourd'hui
que d'aller dans le printemps
rien de plus

Un monde de douleurs et de peine
alors même que les cerisiers 
sont en fleurs

Attendre 
le premier chant du coucou
une éternité *

* Note personnelle : les coucous ne sont en retard. Depuis avant hier, nous les entendons avec beaucoup de vigueur, aux quatre coins de la campagne

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8 avril 2020

Temps administratif, temps médical

J'ai en mémoire une réflexion d'un directeur départemental des impôts, peu soucieux de la qualité des rapports avec les contribuables, qui nous disait " Il faut que le public ait conscience que le Temps Administratif  [donc les délais des procédures ] n'est pas le temps habituel des gens. Ce n'est pas celui de la vie quotidienne. Il faut qu'ils s'adaptent !".
Aujourd'hui nous sommes confrontés au Temps Médical - bien plus important j'en conviens - dont l'usage par les professionnels de la santé est tout à fait similaire. Chacun ayant fait l'objet de soins s'est entendu dire " On reverra cela dans quinze jours, trois semaines, un mois, ou plusieurs mois, voire davantage" .
c'est le langage tenu aujourd'hui de la plupart des professionnels de santé qui interviennent généreusement  dans les médias. En particulier pour les délais de confinement. Nous sommes loin de l'immédiateté qui caractérise tant notre époque. C'est un choc des cultures. Mais le Temps  Médical ne doit pas totalement effacer le temps réel qui rythme la vie.Le remède ne doit pas être pire que le mal.

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6 avril 2020

Daniel Cornu - éthique et déontologie au temps d'Internet

L'université permanente de Nantes a la bonne idée d'attirer l'attention sur des conférences qui se sont déroulées en son sein ces dernières années. Cette semaine, elle présente notamment la conférence de Daniel Cornu que j'avais proposée dans le cadre de l'Observatoire des médias le 23 mars 2018 sur le thème
L'éthique et la déontologie du journalisme au temps de l'Internet
https://webtv.univ-nantes.fr/fiche/12942/daniel-cornu-l-ethique-et-la-deontologie-du-journalisme-au-temps-de-l-internet

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5 avril 2020

Confinement suite


"Restez chez vous "
Le MUCEM a portée de regard

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3 avril 2020

Patricia Tourancheau journaliste des cold case

Journaliste des "affaires classées" Patricia Tourancheau était reçue par l'Observatoire des médias le 13 mars

« Enquêtes sur les dossiers criminels et les Cold case »
par Patricia Tourancheau

Présentation Madie Magimel

Patricia Tourancheau est journaliste freelance – originaire de Vendée - spécialiste des grands dossiers criminels et des « cold case ». Après avoir exercé vingt-neuf ans à Libération, où elle était responsable de la rubrique police, banditisme et faits divers, elle collabore notamment au site d’information Les Jours ainsi qu’à L’Obs et à GQ Magazine. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages dont Grégory, la machination familiale (Seuil-Les Jours, 2018) qui fait référence, Le 36 (Points, 2018) et en mars 2019, Le Magot aux éditions du Seuil ( sur Fourniret et le gang des Postiches)


Patricia Tourancheau retrace d’abord son parcours de journaliste de faits divers à Libé. Parcours commencé comme correspondante de Libération à Nantes fin 85, le jour de la prise d’otages à la cour d’assises par Georges Courtois, « fait divers » qui reste dans la mémoire de tous les Nantais.
Elle expose sa façon de travailler sur des affaires criminelles en tous genres, avec les sources policières «  une source près du dossier », judiciaires, avocats, témoins, victimes et suspects. 
La visite « privée » du 36 Quai des orfèvres et de son musée confidentiel reste pour Patricia Tourancheau un souvenir marquant.
Les affaires classées du tueur en série des Ardennes Michel Fourniret qui ont été rouvertes en juin 2004 après les aveux de sa femme et complice Monique Olivier sur dix crimes sexuels commis par son mari. Elle retrace son scoop sur l’assassinat crapuleux de Farida, épouse d’un voyou Breton ayant partagé la cellule de Fourniret, pour rafler 50 kilos d’or déterrés d’un cimetière, une partie du butin du gang des Postiches. Ce récit comporte une séquence près de Nantes où Fourniret et son épouse ont procédé à  des règlements de comptes et un enlèvement. Récit qu’elle relate dans Le Magot aux éditions du Seuil. 


Patricia Tourancheau ne s’attarde pas sur « La traque du Grêlé » le plus grand cold case en France qui dure depuis le meurtre de Cécile Bloch, 11 ans, en mai 1986. La brigade criminelle cherche encore ce serial Killer éclectique dont la trace se perd en 1994.
L’assassinat de Grégory Villemin, 4 ans, noyé dans une rivière des Vosges, la Vologne, en 1984, est sans doute l’affaire la plus marquante. De multiples suspects : les investigations les plus récentes tendent à privilégier la piste d’une machination  familiale avec la mise en cause  récente des époux Jacob, mais les preuves matérielles font encore défaut. Pas de coupable à ce jour : si l’enlèvement par Bernard Laroche est considéré comme établi, le scénario ultérieur est incertain. Un fiasco judiciaire: L’Etat a été condamné pour toutes les carences dans l’enquête et l’instruction défaillante du juge Lambert. Un fiasco médiatique : 80 % du contenu des articles était faux ou erroné, des journalistes traumatisés abandonnant leur métier, l’engagement d’un couple de correspondants locaux  de neuf médias nationaux pour imposer la culpabilité de Christine Villemin, illustration de ces dérives auxquelles s’est ajouté le rôle délirant de Marguerite Duras dans Libération «  Coupable, forcément coupable… ».
Ce fait divers qui recèle tous les ressorts de la dramaturgie classique a incité la plateforme américaine Netflix  a réalisé une série documentaire en cinq épisodes à diffusion mondiale. Patricia Tourancheau est coréalisatrice de la série, sortie en novembre dernier.

Pour conclure, un psychanalyste a écrit «  Les faits divers font entrer le traumatisme dans nos vies, comme un vaccin. L’inattendu  pourra toujours se produire mais nous saurons qu’on peut y survivre »
Patrick Avrane « Les faits divers, une psychanalyse » Puf 2018

Jean-Claude Charrier
Mars 2020

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1 avril 2020

Bonne heure volée


Je partage volontiers ce sympathique poème reçu ce jour 

Le Voleur de «  bonne heure  »

                Furtivement, il se serait introduit,
                Chez moi sans bruit, durant la nuit.
                Nulle part il n’y a trace de  forfaiture,
                Ni bris de volets, carreaux ou serrures.

                C’est ainsi que depuis des années durant,
                De la sorte, il procède dès le printemps.
                L’objet du délit est, bien, immatériel :
                Il manque une heure à mon réveil !

                Le temps de réaliser et puis de m’adapter.
                Dès lors, très tôt le matin, je me bouscule
                Mais à quoi bon sans cesse râler ou pester
                Alors, je vaque et chante jusqu’au crépuscule.

                Dès l’automne, mon voleur est rongé par le remords.
                Avant la chute des feuilles, passant ainsi inaperçu
                Il restitue une heure d’horloge presque à mon insu :
                Petit supplément, ô combien délicieux quand je dors !...

                L’heure d’été, permet dit-on, tant d’économies !
                Les matutinaux démarrent pleins d’énergie
                A l instar des plantes, profitent de photosynthèse 
                Tandis que,  les lève-tard  estiment que c’est  foutaise.

                Notre horloge biologique se dit : nom d’un chien
                La rentabilité bouscule mon rythme circadien.
               
                Pierre Giraud 
                   mars 2002 

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