6 mai 2017

Macron, le talent, la chance et merci les médias

Emmanuel Macron est le grand favori de l'élection de demain. C'est une chance pour la France qui dans sa majorité rejette les extrêmes. Son talent, ses capacités intellectuelles, la cohérence de son programme, vont conduire à l'élection du plus jeune président de la Vè République. Après plus de 6 mois de luttes électorales, nous allons enfin avoir un peu de répit.
Beaucoup de talent chez Macron, mais que de chances : l'élimination successive de tous les concurrents ou adversaires qui pouvaient lui disputer la première place. Juppé éliminé aux primaires de la droite et du centre, Fillon empêtré dans ses affaires et victime d'un véritable Fillon bashing, Hollande poussé au bord du précipice et démissionnaire, Valls victime des primaires de "La belle alliance" ! noyautée par le gauchisme. S'il n'en reste qu'un !
S'y ajoute l'incroyable machine médiatique qui dans son immense majorité, en particulier la radio et la télévision publique, a fait ouvertement campagne pour Emmanuel Macron. A la fois par séduction pour ce jeune candidat qui - comme je l'ai déjà dit - " veut renverser la table sans casser la porcelaine", par le poids des lobbys financiers qui aujourd'hui ont la haute main sur les grand journaux. Voir Le Monde de Pierre Bergé et Xavier Niel critiquer l'épiscopat français et lui reprocher " La faute morale" de ne pas prendre position plus explicitement pour En Marche, a quelque chose de surréaliste ! Ce ne sont pas seulement les commentateurs - c'est leur droit - mais la quasi totalité des journalistes qui faisant fi de l'éthique de leur métier, se sont transformés en propagandistes à la soviétique ou à la cubaine. Surtout dans la dernière période où pour reprendre les termes de Régis Debray ( Le Monde) " La culpabilisation des hésitants et le tenez-vous correctement lancé 3 fois par jour par les rédactions unanimes et tout ce qui compte en France" ont rappelé la campagne de 2005 sur le référendum de la constitution européenne. J'ai trouvé cet engagement, cette absence de neutralité, comme une entorse à la démocratie, un mépris à l'égard de ceux qui ne partagent pas ce politiquement correct. Ces excès qui se répètent trop souvent nous éloignent de la raison,  risquent aussi de rendre la tâche difficile pour le nouveau président.

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21 mars 2017

Grand débat, la frustation des commentateurs

Enfin nous avons pu avoir un contact direct avec les principaux candidats à la présidentielle, sans être obligé d'assister à un meeting et sans la pression d'intervieweurs plus intéressés par leurs questions que par les réponses des candidats. L'attente était là quand on constate que près de 10 millions de téléspectateurs étaient encore présents passé minuit, après trois heures de débats et un démarrage plutôt laborieux.
Je crois que chaque candidat a conforté son image : Hamon militant, Fillon montant en puissance, Macron rassembleur, Marine le Pen dans l'attente du second tour, Mélenchon tribun guerrilléros ménageant ses effets. Les deux journalistes Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray n'ont pas cherché à briller, leurs questions étaient courtes et précises, et même s'il y a eu des moments confus, l'ensemble a été cohérent, bien mené et riche en informations, à la fois sur les personnalités et sur leur projets.
Macron en position centrale par le fruit du hasard a bien illustré son profil " et droite et gauche" trouvant intéressant certaines propositions de ses concurrents ( souvent à sa droite avec Fillon).
Fillon a été efficace vis à vis du programme de Marine Le Pen qualifié de "sérial killer du pouvoir d'achat avec la sortie de l'euro et le retour du franc".
Marine Le Pen a essayé de placer des extraits de ses discours de meetings sans trop se soucier de la cohérence d'ensemble.
Hamon et Mélenchon ont beaucoup de points communs dans le contenu mais la forme est tellement aux antipodes qu'on comprend bien le désistement impossible l'un pour l'autre. Pour l'anecdote j'ai noté au premier rang derrière Benoît Hamon, Julia Caget (et son mari Thomas  Piketty), qui nous avais impressionnés l'an dernier à l'Observatoire des médias quand elle était venue nous parler du financement des médias. Comme disait une célèbre chroniqueuse " Attendez-vous à voir ..."
Bref une soirée instructive sans être assommé par des commentateurs plus ou moins bien inspirés.

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26 février 2017

Y-a-t-il un Fillon bashing ?

Ignoré par les médias jusqu'au premier tour des primaires de la droite, la victoire éclatante de François Fillon ne lui a donné aucun état de grâce auprès des grands médias. D'abord son portrait vite dressé - caricaturé ? - de moine triste, catho pratiquant et s'assumant conservateur sur le plan sociétal : tous les chiffons rouges dont se gaussent les médias " progressistes" !
 Puis est venu la phase programme. Qu'en a-t-on retenu ? Fillon c'est la purge, la Sécu démantelé, la "guerre" anti fonction publique. Je cherche quelque chose qui aurait trouvé grâce aux yeux des médias ? Rien  ! Rien d'équivalent à l'annonce sorti du chapeau d'Emmanuel Macron " Des 80 % de Français exonérés de la Taxe d'habitation" relayée en une du journal de France 2 le soir même, sans aucun élément de contextualisation et d'analyse critique, comme le disent les journalistes. Bref le quotidien.
La troisième phase est explosive : Fillon Gate, Pénélope Gate, etc. Il y avait matière sans doute compte tenu des déclarations imprudentes du leader de la droite sur la probité, mais le pilonnage a été incessant et massif. Les précautions oratoires sur la présomption d'innocence, les emplois " présumés fictifs" ont vite été mises de côté, même dans les journaux matinaux de France Culture. Le tribunal médiatique qui fonctionne en meute et dont le coeur penche à gauche, a vite fait de lyncher l'hypocrite. Là aussi, quelles mises en perspective ? quelle contexte ? quelles périodes, quels montants mensuels ? Peu d'interrogations journalistiques, il fallait  que ce soit ressenti comme énorme ! Pas plus d'enquêtes de la part des super investigateurs en "caméra cachée" pour savoir comment cette info est passée en 48  heures de la Une du Canard enchaîné le mercredi, en une enquête judiciaire convoquant ses premiers témoins, le vendredi. Tout était prêt ? Je n'en sais rien mais c'est le rôle des journalistes d'enquêter, de ne pas se contenter des propos des uns ou des autres, d'aller voir ce qui se passe dans les coulisses.
 Alors Fillon bashing ?


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1 août 2012

74 % des journalistes votent à gauche

Intéressante enquête de la revue Médias dans son n° d'été, qui a sollicité Harris Interactive via Twitter pour connaître comment votaient les journalistes et leur avis sur la campagne présidentielle.
Résultats

1 - Des journalistes qui votent plus à gauche que les Français :
au 1er tour
F. Hollande 39 % J L Mélenchon 19 % N. Sarkozy 18 % F. Bayrou 13 % E.Joly 7 % M. Le Pen 3 % N. Dupont-Aignan 1 %
au 2è tour : 74 % pour François Hollande

2 - Un tiers des journalistes estiment que les journalistes ont plutôt mal couvert la campagne présidentielle ( 2/3 d'avis contraire)
3 - Jugement mitigé sur l'impartialité des journalistes et leur traitement des petits candidats, et un jugement très critique concernant leur traitement des sujets interessant les Français.
4 - Les règles d'égalité des temps de parole sont perçues plutôt justes mais avant tout compliquées. " 62 % estiment que sans les règles du CSA les journalistes ne respecteraient pas le pluralisme"

Commentaire de Roland Cayrol " A gauche toute, mais indépendants, disent-ils...
" Les journalistes se rapprochent ainsi des catégories sociales et intellectuelles les plus intégrées à la culture de gauche, les enseignants, les chercheurs.[]Plus de six journalistes sur dix croient à l'indépendance de la profession, par rapport aux politiques et par rapport à l'argent, et eux-mêmes, à une quasi-unanimité ( 90 %), s'estiment indépendants. Les Français qui tendent à penser le contraire, se tromperaient donc ?"

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