Bernard Lecomte, écrivain, journaliste, grand spécialiste des questions religieuses et du Vatican, était vendredi 17 décembre à Nantes, l'invité de l'Observatoire des médias de l'université permanente sur le thème " Pourquoi le pape a mauvaise presse".
J'emprunte à un collègue ce compte-rendu d'une conférence enthousiasmante.
Bernard Lecomte et l’information religieuse«
Pourquoi le Pape a mauvaise presse ». En invitant récemment Bernard Lecomte pour traiter de ce sujet, qui est aussi le titre d’un de ses récents ouvrages, l’Observatoire universitaire des médias a visé juste. Ce journaliste sait de quoi il parle : c’est l’un des meilleurs spécialistes des questions religieuses : il a notamment écrit un «
Jean-Paul II » qui fait autorité et il a ses entrées au Vatican où il rencontre notamment le cardinal Etchegaray auquel il vient de consacrer un ouvrage.
Rien ne le prédisposait à opter pour cette spécialité. Certes, il avait travaillé à « La Croix » au sein du groupe Bayard-Presse –y créant notamment la revue « Médiapouvoirs » - avant de rejoindre « L’Express » pendant dix ans. Son domaine est alors celui de l’Europe de l’Est, d’autant plus que, ancien des « Langues O », il parle couramment russe et aussi polonais, nationalité de sa mère. Le déclic ? Envoyé pour « couvrir » les voyages du nouveau Pape en Pologne il est littéralement subjugué par les événements que constituent chacune de ses apparitions et chaque prise de parole. Des foules immenses comme on n’en avait jamais vues. Et un message comme on n’en jamais entendu !
Aujourd’hui, conseiller des questions religieuses pour la première radio de France (RTL) «
pas facile de traiter certains sujets en 50 secondes ! » et intervenant souvent dans l’émission «
C dans l’air » d’Yves Calvi sur France 5 « ici, on a le temps de s’exprimer », Bernard Lecomte avoue son inquiétude devant l’inculture religieuse de ses confrères –l’Express a même écrit citant l’Archevêque de Paris « Mgr André XXIII » et surtout des plus jeunes. Il regrette aussi que, «
à l’heure du zapping généralisé, tout sujet de fond, toute pensée approfondie, toute conviction forte, tout raisonnement sophistiqué est évacué du traitement de l’information : trop long, trop compliqué ! Ce ne sont pas les informations qui doivent se plier à « la loi du plus court », C’est la pensée, la culture, la foi, la personne ». Ainsi, sur le Vatican, il peut être un peu critique sur la lourdeur de la machine - un service de presse qui devrait être digne d’une communauté d’un milliard 300 millions de fidèles - mais aussi bienveillant sur la difficulté de faire passer des informations…que les journalistes veulent d’abord «
croustillantes ».
Quant à l’évolution des médias, il confirme ! Dans le train qui l’emmenait de Bourgogne (où il réside et où il préside l’association des écrivains) à Paris puis vers Nantes, il était le seul à lire un livre. Tous ses voisins pianotaient sur l’ordinateur, I Phone ou I pad… Une révolution de l’information qui n’a pas fini de nous surprendre !
Libellés : Benoit XVI, Bernard Lecomte, Jean-Paul II, Mgr Etcheguarry, Pologne, Yves Calvi